LA TRÈS SAINTE VIERGE MARIE
J'ai été préordonnée dès l'éternité(Prov. VIII, 23.)
(Textes 17 à 32)
ALLOCUTIONS DE JEAN-PAUL II
Le Seigneur l'a créée avec la coopération du Saint-Esprit ;
et dans sa prescience divine, il a mesuré l'étendue de ses mérites.
(Eccli. 1,9)
Lorsqu'un peintre habile conçoit le sujet d'une composition artistique, par exemple, la rencontre de Jésus et de Marie sur le chemin du Calvaire, son attention se porte avant tout sur les personnages qu'il veut mettre en relief ; il en médite longuement les attitudes et la position respectives ; il en ébauche d'avance les traits essentiels. Son esprit , absorbé dans cette étude , n'entrevoit encore que d'une manière vague et confuse les détails accessoires du tableau. Mais peu à peu , la scène s'agrandit ; chaque objet s'accuse avec plus de netteté ; et alors l'artiste détermine et distribue les images secondaires et tout le reste de son plan, les lumières et les ombres , les fonds et perspectives, les paysages , les ciels , et jusqu'aux moindres particularités, dans l'unique vue de faire valoir les figures principales de son oeuvre. C'est ainsi que le travail préliminaire de l'invention s'achève par degrés, et pour ainsi dire, à tâtons.
On s'explique facilement la raison de ces lenteurs ; l'esprit de l'homme a ses limites ; dans son impuissance, il est forcé de recourir à l'analyse pour se rendre compte des objets qu'il ne parvient point à saisir dans leur ensemble.
Dieu seul, l'Être infiniment parfait, est affranchit de ces lois. Son regard infini embrasse tout à la fois. Dieu voit tout, non-seulement le présent, mais le passé et l'avenir. Intelligence infinie, il n'a besoin ni de temps ni de réflexion pour savoir ce qu'il doit faire et comment il doit le faire ; et ce qu'il opère dans le temps, n'est que l'exécution d'un dessein arrêté avant tous les siècles.
Page précédente