Les yeux grecs
Danielle Dussault
éd. Tryptique, Montréal, 1996,
108 pages, 17.00$

Les yeux grecs est le bref récit de la naissance d'une autre moi que seul un amour passion pouvait faire naître. Plus précisément, c'est l'itinéraire de la rencontre de deux âmes, du premier regard inquiet aux soubresauts envoutés des corps qui s'étreignent, et du paysage intérieur qui s'est métamorphosé au passage. Comme dans toute passion, il y a des mots évocateurs comme Andréas, crétois, mer, Nissi. Des gestes ordinaires tout à coup chargés de sens, des pensées contaminées par la rêverie et toujours la déflagration de la chair complice. Sans remords, la narratrice s'est donnée à Andréas, avec dans ses yeux grecs la mer, le désir, la solitude et la liberté.

Une lecture d'une certaine densité qui se savoure et dont l'efficacité repose essentiellement sur la similarité de l'expérience qui peut exister entre le lecteur et l'écrivaine. L'évocation et le traitement des sentiments ne sont pas assez appuyés et ne permettra pas au lecteur non-initié de vivre par procuration cette expérience si elle lui est complètement étrangère.

Littérature, roman