Poupées gigognes
Marie Page
éd. Balzac,
coll. Génération 90, 1995,
142 pages,
14.95$

Je me suis laissée toucher par Josy, une fille de quatorze ans qui en déclare quinze, rêveuse, romantique, solitaire, frondeuse et vulnérable à la fois, et d'une curiosité à faire replacer vos lunettes sur le bout du nez. Puisant sur les rayons des bibliothèques une quantité phénoménale d'informations sur tous les sujets et tous les pays, Josy nourrit sa cervelle de matière brute que son imagination transforme en aventures échevelées pleines d'amour passionnel, de découvertes exotiques et de péripéties. Il lui arrive de confondre ses histoires inventées avec le déroulement de son existence réelle.

A travers le personnage de Josy, l'auteure met en scène les sentiments troubles et contradictoires inhérents au processus d'affirmation de soi qui marque l'adolescence. Josy ressemble à beaucoup d'autres jeunes de son âge; à tort ou à raison, elle se sent opprimée et mal aimée par ses parents. Son cinéma intérieur se déroule entre ses rêves et ses réalités où elle se découvre multiple et différente selon qu'elle se manifeste à ses parents, à une amie ou à un voisin. En attendant de vivre en harmonie avec toutes les facettes de sa personnalité, elle s'effraie elle-même d'être si tordue. Cette lecture plaira aux jeunes filles intelligentes et sensibles; les gars, à moins d'être un peu poètes, n'embarqueront pas dans ce récit lent et introspectif.

Roman, 14 ans et plus, jeunesse