DECOUVERTE DU LIEU










Le bourg se recueille au carrefour de quatre petites routes qu'il n'est pas vain de parcourir avant d'entrer au sanctuaire. On doit quitter les grands axes et accepter un détour pour découvrir ce lieu où, dans la nuit, « une lumière a resplendi », (Isaïe, 9,1-6).
La route venant du nord, glisse l'été sous des frondaisons qui gardent le secret de la rivière en bas, et du château plus loin.

En hiver, on voit mieux les eaux charmantes de la Futaie et le romanesque château de Mausson dont une grande partie date du XVe siècle. Le nom de cette demeure située en Landivy est significatif d'un destin funeste que chuchotent les habitants du pays :

Mausson, mauvais sens, mauvais dessein et de là mauvais sort.

Ce château fut tantôt rival, tantôt ami de celui « du Pontmain» , beaucoup plus ancien mais aujourd'hui complètement détruit.

Un simple regard sur un tel édifice permet d'imaginer le long passé qui veille ou sommeille ici : luttes féodales, droits particuliers aux limites de la France et de la Bretagne, chouannerie...
Les bois de Mausson ne font qu'un avec le parc des Oblats dont l'imposante maison paraît à l'entrée du bourg. Dès lors, on est projeté dans le temps qui a suivi l'événement de 1871. En effet, les Pères Oblats sont venus à Pontmain, tout comme les Soeurs d'Evron qui résident presque en face, pour organiser et servir le pèlerinage.

Actuellement la propriété des Pères accueille les Missionnaires Oblats retirés ; c'est aussi une Maison Familiale de Vacances, « le Bocage », et un centre spirituel de retraites, de récollections, de conférences,
le « Centre Jean-XXlll ».


Dans les locaux, deux parties méritent une visite d'abord la chapelle dont la forme et les vitraux sont admirables, d'autre part le musée missionnaire qui, au pittoresque, joint l'intérêt historique. On y découvre jusqu'où les missionnaires furent des aventuriers de Dieu.


II faut en outre se souvenir que l'un des quatre voyants reconnus par l'Eglise, Joseph Barbedette devint Oblat de Marie et qu'Auguste Avice dont la famille interdit le témoignage mais qui vit la « belle Dame », porta la Bonne Nouvelle en Chine comme frère coadjuteur de la Compagnie de Jésus.

Rien d'étonnant alors si le nom et l'événement de Pontmain sont connus aux extrémités de la planète, de l'Asie au Canada ou à l'Afrique.

La basilique côtoie la maison des Pères , de basse terre marécageuse, elle pointe vers le ciel, visible de loin quand on arrive par les autres routes, immense près de l'humble bourg, écrasante ou protectrice selon les regards. II faut attendre pour y pénétrer, il faut d'abord la considérer de face et de côté, se préparer l'âme.

Du sud, la route de Chiloup descend, offre une vue plongeante et large sur l'ensemble de Pontmain. Depuis le bois de Fontaine-Couverte, le sol ondoie, la campagne rit même si, comme partout en ce pays, les brumes s'accrochent souvent aux arbres. De là, on s'aperçoit que les deux autres accès à l'est et à l'ouest sont fort différents.

L'ouest révèle le caractère industrieux et dynamique des « Ménipontins », non seulement dans le travail de la terre, du granit ou du bois mais encore dans des entreprises récentes et variées allant de l'agro-alimentaire à la transformation de l'énergie ou à l'informatique. Les verrières de la laiterie et les tours de séchage préludent aux flèches et aux vitraux de la basilique. C'est pour le pèlerin une invitation à considérer en chemin le « fruit du travail des hommes», qui est offert à Dieu pour être consacré.

De Saint-Mars, à l'est, la route plonge en lacets jusqu'à la Futaie qui sert de limite entre les communes et dont les eaux font tourner la roue d'un moulin. Dès le pont, surgissent de grands bâtiments : le Foyer de l'Espérance avec son atelier protégé puis la Maison de Retraite tenue par les Soeurs de Rillé.

Cette congrégation est ancrée à Fougères, en Bretagne, à seize kilomètres.
Les Soeurs, appelées initialement Adoratrices de la Justice de Dieu, étaient déjà à Pontmain en 1871.
En effet, l'Abbé Michel Guérin leur avait demandé de venir dans la paroisse pour s'occuper de l'école.
Les voyants étaient de leurs élèves.
L'école de ce temps est devenue l'actuel bureau de poste qui se trouve dans cette même rue.

Un peu plus loin, de l'autre côté, on arrive à la grange, de là, le regard se pose facilement sur les flèches de la basilique par dessus la maison Guidecoq, maintenant Abri Notre-Dame, et sur l'église paroissiale.

Les quatre petites routes se croisent ici. D'où qu'il vienne, tout visiteur est conduit à cet endroit.
Un jour de grand pèlerinage, peut-être sera-t-il d'abord emporté vers l'esplanade et vers la basilique. Hors ces jours qui sont de grâce, il pourra suivre un autre itinéraire, qui sera de grâce aussi.
Il ira, par exemple, de l'église paroissiale aux réalisations du sanctuaire les plus récentes.




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le 16 septembre 2016