Au XIVe siècle, elle était déjà dédiée à saint Simon
et saint Jude dont les statues imposantes
ont l'air de protéger le choeur.
Deux autres
statues sont dignes d'attention : celle de
saint Eloi au-dessus de la porte principale
et celle de la Vierge à l'Enfant dans une
chapelle latérale.
Toutes deux datent du Moyen Age. La première est en bois, la seconde en pierre.
L'Enfant, lui, garde dans la main gauche une boule, symbole du monde et pose doucement la main droite sur un oiseau qui est au centre de la poitrine de sa mère.
Cet oiseau blanc, à tête ronde, semble être une colombe (et non point le passereau plus habituel).
Comme toutes les Vierges gothiques, celle-ci est vêtue d'un manteau à grands plis simples, placés en tablier avec chute latérale des plis en volutes.
Elle a sur la tête un voile court surmonté
d'une couronne.
II est probable que la statue appartenait au château de Pontmain. Des fouilles
permettraient peut-être de découvrir ce
qu'était le cadre primitif de notre statue
qui voyagea d'un endroit à l'autre à l'intérieur d'un périmètre restreint, pour aboutir
dans l'église, où elle se trouvait au
moment de l'apparition.
Elle en fut retirée au début du siècle
lorsqu'on modernisa l'église. Le curé
Brault la fit mettre au fronton de son presbytère; mais elle tomba dans la rue et se
brisa. Les morceaux furent alors entreposés dans le grenier du lieu.
En 1932, Pierre Machard, peintre de l'apparition, eut l'idée de restaurer la statue pour la mettre en honneur au centre du monument aux morts qu'il dessina.
Depuis septembre 1986, elle a été remplacée là par une très fidèle réplique. La statue originale a été nettoyée, son aspect général ravivé par une polychromie atténuée, conforme aux couleurs relevées auparavant.
Et, de nouveau, elle est à l'abri dans l'église où l'on peut l'admirer pour l'art et pour l'histoire mais aussi parce que sa présence rappelle la prière, l'espérance de générations et de générations de croyants auxquels sont liés les chrétiens d'aujourd'hui.
Quel curé ! L'église était délabrée ; il la
répara et la décora, voulant que la voûte soit
peinte en bleu avec des étoiles.
II mit toute
son ardeur à soutenir la foi de ses paroissiens,
à leur communiquer sa dévotion à
l'égard de Marie.
Ainsi plaça-t-il une petite
Vierge dans le clocher. Elle y est toujours.
De même, il entoura d'honneurs la statue de
Marie Immaculée devant laquelle il allumait
quatre bougies pour la récitation quotidienne
du chapelet. Actuellement on peut encore
voir cette statue au-dessus du maître-autel.
Les paroissiens avaient l'habitude de
venir à l'église pour la messe mais aussi
pour divers rassemblements de prière.
Eugène et Joseph Barbedette (12 et 10 ans)
étaient sûrement des plus fervents. De leur
maison attenante à la grange, ils n'avaient
que quelques pas à faire pour se rendre à
l'église.
Ils y allaient chaque jour aprés avoir
offert leur coeur à Dieu et récité le chapelet.
Ils y étaient de bonne heure, de telle sorte
qu'ils avaient le temps de dire « la grande
prière du matin » et de méditer le chemin
de croix. Ensuite ils servaient la messe puis
disaient encore les prières publiques pour
les soldats.
Tout cela avant l'école qui commençait à huit heures.
Ce sont ces enfants particulièrement assidus à la prière qui ont reçu la grâce de lire et de transmettre le message d'espérance introduit par ces mots si impératifs :
Plus tard, l'apparition a été évoquée sur
la voûte de l'église par des peintures que
Pierre Machard exécuta en surimpression.
Quant à la tradition de prière qui existait
au temps de l'Abbé Guérin et que Marie a
puissamment encouragée, elle demeure :
dans la vénérable petite église, les pèlerins
sont invités à s'unir aux paroissiens pour la
célébration de l'Eucharistie, le chant de
Laudes et Vêpres, l'adoration silencieuse.
Le
visiteur goûtera la paix de ce lieu si modeste,
mais beau, qui apparaît comme un creuset
où les coeurs des enfants et des habitants du
bourg ont été façonnés par l'Esprit-Saint de
manière à pouvoir accueillir l'événement du
17 janvier 1871.
Dans le sanctuaire, cette
église est, pour ainsi dire, le « saint des
saints».
le 16 septembre 2016