L'EGLISE PAROISSIALE





L'église paroissiale

Très ancienne, l'église paroissiale fut construite à l'époque romane sur le mur d'enceinte de la châtellenie de Pontmain. Du château, il ne reste guère que l'emplacement où a été érigé un chemin de croix et des vestiges repérables dans telle ou telle constructions des environs. Mais l'église demeure. Maintes fois remaniée, elle a été dernièrement restaurée. Elle n'a pas de style bien précis ; pourtant elle ne manque pas de charme et l'intérieur donne une impression d'harmonie et d'intimité.


Au XIVe siècle, elle était déjà dédiée à saint Simon et saint Jude dont les statues imposantes ont l'air de protéger le choeur.
Deux autres statues sont dignes d'attention : celle de saint Eloi au-dessus de la porte principale et celle de la Vierge à l'Enfant dans une chapelle latérale.

Toutes deux datent du Moyen Age. La première est en bois, la seconde en pierre.

La Vierge du XIVe siècle

Cette Vierge particulièrement gracieuse est hanchée , comme de coutume au XIVe siècle. Selon la tradition de l'époque, elle porte son enfant sur le bras gauche, dans sa main droite, elle tient un rameau feuillu qui, sans doute ici, veut être un rameau d'olivier.

L'Enfant, lui, garde dans la main gauche une boule, symbole du monde et pose doucement la main droite sur un oiseau qui est au centre de la poitrine de sa mère.

Cet oiseau blanc, à tête ronde, semble être une colombe (et non point le passereau plus habituel).

Comme toutes les Vierges gothiques, celle-ci est vêtue d'un manteau à grands plis simples, placés en tablier avec chute latérale des plis en volutes.

Elle a sur la tête un voile court surmonté d'une couronne.
II est probable que la statue appartenait au château de Pontmain. Des fouilles permettraient peut-être de découvrir ce qu'était le cadre primitif de notre statue qui voyagea d'un endroit à l'autre à l'intérieur d'un périmètre restreint, pour aboutir dans l'église, où elle se trouvait au moment de l'apparition.

Elle en fut retirée au début du siècle lorsqu'on modernisa l'église. Le curé Brault la fit mettre au fronton de son presbytère; mais elle tomba dans la rue et se brisa. Les morceaux furent alors entreposés dans le grenier du lieu.

En 1932, Pierre Machard, peintre de l'apparition, eut l'idée de restaurer la statue pour la mettre en honneur au centre du monument aux morts qu'il dessina.

Depuis septembre 1986, elle a été remplacée là par une très fidèle réplique. La statue originale a été nettoyée, son aspect général ravivé par une polychromie atténuée, conforme aux couleurs relevées auparavant.

Et, de nouveau, elle est à l'abri dans l'église où l'on peut l'admirer pour l'art et pour l'histoire mais aussi parce que sa présence rappelle la prière, l'espérance de générations et de générations de croyants auxquels sont liés les chrétiens d'aujourd'hui.


L'église au cours du temps


L'église connut elle-même divers destins. Depuis 1168 au moins, c'était une chapelle auxiliaire de Saint-Ellier du Maine qui détenait le droit paroissial.
Par delà les divers bouleversements de la Révolution, cette situation dura jusqu'en 1836.
L'Abbé Michel Guérin était alors vicaire à Saint-Ellier. Son désir était de venir en aide aux habitants de Pontmain et, pour cela, de vivre sur place au milieu d'eux.
Le 24 octobre, il quittait Saint-Ellier pour habiter dans le pauvre hameau qui en dépendait. Un mois plus tard, il était officiellement nommé desservant de Pontmain.
C'est en 1840 que, la paroisse étant fondée, il en devint le premier curé.

Quel curé ! L'église était délabrée ; il la répara et la décora, voulant que la voûte soit peinte en bleu avec des étoiles.
II mit toute son ardeur à soutenir la foi de ses paroissiens, à leur communiquer sa dévotion à l'égard de Marie.
Ainsi plaça-t-il une petite Vierge dans le clocher. Elle y est toujours.
De même, il entoura d'honneurs la statue de Marie Immaculée devant laquelle il allumait quatre bougies pour la récitation quotidienne du chapelet. Actuellement on peut encore voir cette statue au-dessus du maître-autel.

Les paroissiens avaient l'habitude de venir à l'église pour la messe mais aussi pour divers rassemblements de prière.
Eugène et Joseph Barbedette (12 et 10 ans) étaient sûrement des plus fervents. De leur maison attenante à la grange, ils n'avaient que quelques pas à faire pour se rendre à l'église.
Ils y allaient chaque jour aprés avoir offert leur coeur à Dieu et récité le chapelet. Ils y étaient de bonne heure, de telle sorte qu'ils avaient le temps de dire « la grande prière du matin » et de méditer le chemin de croix. Ensuite ils servaient la messe puis disaient encore les prières publiques pour les soldats.
Tout cela avant l'école qui commençait à huit heures.

Ce sont ces enfants particulièrement assidus à la prière qui ont reçu la grâce de lire et de transmettre le message d'espérance introduit par ces mots si impératifs :

MAIS PRIEZ MES ENFANTS

Plus tard, l'apparition a été évoquée sur la voûte de l'église par des peintures que Pierre Machard exécuta en surimpression.
Quant à la tradition de prière qui existait au temps de l'Abbé Guérin et que Marie a puissamment encouragée, elle demeure :
dans la vénérable petite église, les pèlerins sont invités à s'unir aux paroissiens pour la célébration de l'Eucharistie, le chant de Laudes et Vêpres, l'adoration silencieuse.
Le visiteur goûtera la paix de ce lieu si modeste, mais beau, qui apparaît comme un creuset où les coeurs des enfants et des habitants du bourg ont été façonnés par l'Esprit-Saint de manière à pouvoir accueillir l'événement du 17 janvier 1871.
Dans le sanctuaire, cette église est, pour ainsi dire, le « saint des saints».






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le 16 septembre 2016