APPARITION

DE MARIE
A
PELLEVOISIN

Notre-Dame de Pellevoisin - Les Miséricordes de Marie



Marie annonce trois évènements importants;

Le premier: pendant cinq jours consécutifs, je reviendrai te voir;

Le second: samedi tu seras morte ou guérie;

Le troisième:si mon Fils te rend la vie, tu publieras ma gloire.

En l'honneur des cinq Plaies de mon Fils

Estelle Faguette va recevoir la visite de Marie quinze fois au cours de l'année 1876.
Les cinq premières apparitions surviennent cinq jours consécutifs, et d'après la Vierge Elle-même: «Tu souffriras encore cinq jours, en l'honneur des cinq Plaies de mon Fils».

14 février 1876
Dame Marie se présente cinq fois au milieu de la nuit, juste avant minuit, les 14-15-16-17-18 février 1876. La présence de Satan qui avait été importante le 14, se fait plus discrète les jours suivants, de sorte que le 18, il est complètement absent. À l'inverse, pendant ce temps, la Vierge se fait de plus en plus maternelle: «Elle s'approche au milieu de mon lit»
.

Parallèlement à ces deux présences, Estelle passe d'une claire vision de ses fautes: «je suis encore toute confuse des fautes que j'ai commises dans le passé, et qui à mes yeux étaient des fautes légères», à un état de bien-être à cause de ce qu'elle avait fait de bien: «ces quelques bonnes actions et quelques prières ferventes que tu m'as adressées, ont touché mon coeur de mère, je suis toute miséricordieuse.» Estelle est stupéfaite de voir que le peu de bien que l'on fait, compense l'ingratitude de nos fautes, à cause de la bonté de Dieu et de sa Mère miséricordieuse

J'ai reçu ta lettre, tu seras guérie

Dès le mardi 15 février 1876, Estelle apprend qu'elle sera guérie. Elle est si prête à mourir qu'elle est déçue de cette nouvelle: «Mais ma bonne Mère, si j'avais le choix, j'aimerais mourir pendant que je suis bien préparée». «ingrate, répond Marie, si mon Fils te rend la santé, c'est que tu en as besoin».

Le mystère qui entoure le déroulement de la vie dans le Royaume des cieux, nous fait imaginer le plus grand «rituel» où les composantes humaines sont complètement absentes.

Le texte d'Estelle rapportant la troisième apparition, le soir du 16 février 1876, nous fait découvrir tout le contraire:«Ces quelques bonnes actions et quelques prières ferventes que tu m'as adressées ont touché mon coeur de Mère; entre autres cette petite lettre que tu m'as écrite, au mois de septembre 1875. Ce qui m'a le plus touchée, c'est cette phrase: voyez la douleur de mes parents, si je venais à leur manquer; ils sont à la veille de mendier leur pain. Rappelez-vous aussi ce que vous avez souffert quand Jésus votre Fils fut étendu sur la croix. J'ai montré cette lettre à mon Fils.»

Tu publieras ma gloire

Dès la première apparition, le 14 février 1876 , Estelle s'entend dire:«si mon Fils te rend la vie, je veux que tu publies ma gloire». La pauvre fille ne comprend pas. Elle réagit comme nous le faisons si souvent: je ne suis pas capable ! une autre, pas moi ! Elle écrit dans ses mémoires:« J'étais si surprise, alors que je répondis vivement : mais comment faire? Moi, je ne suis pas grand-chose, je ne sais pas ce que je pourrais faire ». À la quatrième apparition, le 17 février 1876, Marie intervient : «Je n'ai pas eu le temps de dire comment faire? Elle répondit en partant:Fais tous les efforts ». À la cinquième apparition, le 18 février 1876, elle ajouta:«Si tu veux me servir, sois simple et que tes actions répondent à tes paroles. On peut se sauver dans toutes les conditions; où tu es, tu peux faire beaucoup de bien et tu peux publier ma gloire. Ce qui m'afflige le plus, c'est le manque de respect qu'on a pour mon Fils dans la Sainte Communion, et l'attitude de prière que l'on prend, quand l'esprit est occupé à d'autres choses; je dis ceci pour les personnes qui prétendent être pieuses».

Ici la Vierge donne une leçon significative de soumission à l'Eglise: « Oui, oui, publie ma gloire; mais avant d'en parler, tu attendras l'avis de ton confesseur et directeur; tu auras des embûches, on te traitera de visionnaire, d'exaltée, de folle; ne fais pas attention à tout ceci; sois fidèle, je t'aiderai».

J'ai demandé l'heure, il était minuit et demi

Estelle a tellement souffert et elle est si prête à mourir qu'à l'annonce de sa guérison , le 15 février 1876, elle est toute déçue comme nous l'avons vu précédemment:« Mais ma bonne Mère, si j'avais le choix, j'aimerais mourir pendant que je suis bien préparée.» «Ingrate, répondit Marie, si mon Fils te rend la santé, c'est que tu en as besoin. Si mon Fils s'est laissé toucher, c'est par ta grande résignation et ta patience. N'en perds pas le fruit par ton choix. À la fin de l'apparition du 18 février 1876: je souffrais horriblement; mon coeur battait si fort que je croyais qu'il voulait sortir de ma poitrine. Mon estomac et mon ventre me faisaient aussi beaucoup souffrir; il m'était impossible de soulever la main droite. Après un moment de repos, je me sentais bien. J'ai demandé l'heure, il était minuit et demi. Je me sentais guérie, excepté mon bras droit».

Plusieurs détails viennent signifier que cette guérison est de Dieu par l'intercession de Marie:« Mon Fils te rend la vie». Et qui plus est, le tout se termine en présence de l'Eglise, au moment de la communion apportée par le curé de Pellevoisin, vers 7 heures 45 a.m., samedi le 19 février. Il est absolument hors de contexte de penser que cette apparition veut mettre Marie au-dessus de tout. Au contraire, Elle dit elle-même:«Mon Fils va te guérir», et la guérison finale du bras droit n'a lieu qu'en présence du curé de Pellevoisin apportant la communion. Marie à Pellevoisin situe clairement le Christ en première place; elle nous parle aussi de sa propre puissance sur le coeur de Dieu et rappelle l'intervention nécessaire de l'Eglise par les sacrements et la direction spirituelle.

La Vierge est très pesante

Il faut bien l'avouer, nous sommes très limités dans la compréhension des choses spirituelles. Le Christ qui est au courant de ce phénomène, s'ingénie pendant sa vie en Palestine à rendre le «spirituel» «concret». Dans les paraboles, il part toujours de la vie des gens de son pays pour ensuite établir le passage délicat avec la vie «surnaturelle». Voici que sa mère semble trouver que la méthode a fait ses preuves. Dans ses manisfestations aux humains que nous sommes, Elle change la mise en scène: à Lourdes (1858) elle apparaît dans une grotte; à Pontmain (1871) sur le toit d'une maison; à Pellevoisin (1876) dans une chambre à coucher; à Knock (1879) près de l'église paroissiale; à Fatima (1917) sur un chêne; à Beauraing (1932) sur le viaduc du chemin de fer; à la rue du Bac (1830) dans la chapelle; à LA Salette (1846) et au Laus (1664) dans les hautes montagnes. On pourrait en dire autant de sa garde-robe: robe rose à la Guadeloupe (1531); robe bleu indigo à Pontmain; robe blanche à La Salette, à Lourdes, à Pellevoisin, à Knock, à Fatima, à Banneux.


Il lui arrive de pousser plus loin l'image concrète: présentation réelle de l'Agneau de Dieu à Knock; danse du soleil à Fatima, des rayons sortent de ses mains à la rue du Bac; des roses en plein hiver à la Guadeloupe.


Pour montrer l'importance de son intercession auprès de Dieu, et le poids qu'elle a auprès de son Fils, elle ne veut pas se servir de la seule méthode verbale. À la sixième apparition (1er juillet 1876), c'est la première fois qu'Estelle voit la Vierge au «complet». Dans les cinq premières, Estelle est couchée; dans cette dernière position, elle peut voir seulement ce qui dépasse le lit. Maintenant qu'Estelle est debout, elle peut voir la Vierge «au complet» et constater que le plancher est «enfoncé» comme sous le poids de la Sainte Vierge:« ses pieds étaient bien à la hauteur du pavé;seulement le pavé avait l'air d'être baissé».

Pluie et guirlande de roses

À Pellevoisin les «signes sensibles» se multiplient d'une façon très surprenante. Le plancher qui «courbe» sous le poids de Marie n'est pas seul de son espèce. Ce même 1er juillet 1876, une pluie semble tomber des mains de la Vierge qui se présente les bras ouverts. Sans qu'une parole ne soit prononcée, il est facile de comprendre que les grâces coulent de ses mains comme «torrents d'eau vive au désert»;vision complémentaire de la rue du Bac à Paris en 1830. A la onzième apparition, la Vierge ne dit-Elle pas: «les trésors de mon Fils sont ouverts »(15 septembre 1876).

Tu n'es pas assez calme

La Vierge semble bien au courant de la facilité avec laquelle nous prenons panique. Souvent nous sommes inquiets sans raison, parfois nous avons raison de nous inquiéter; aussi Marie vient nous parler du calme.

Une première demande à la sixième apparition (1er juillet 1876); «Du calme, mon enfant, patience, tu auras des peines mais je suis là».

À la septième apparition: «Ne crains rien, sois calme» (2 juillet 1876).

À la huitième apparition, il y a insistance: «Je voudrais que tu sois encore plus calme» (3 juillet 1876).

Puis Marie prend les grands moyens: «Tu t'es privée de ma visite le 15 août; tu n'avais pas assez de calme» (9 septembre 1876).

Ce jour-là, elle souligne un trait de caractère du Français: «Tu as bien le caractère du Français; il veut tout savoir avant d'apprendre et tout comprendre avant de savoir».

Ce qui avait été une remarque personnelle à Estelle, puis globale à tous les Français, est transposé à l'Eglise tout entière: «Je tiendrai compte des efforts que tu as faits pour avoir le calme; ce n'est pas seulement pour toi que je le demande, mais aussi pour l'Eglise et pour la France; dans l'Eglise, il n'y a pas ce calme que je désire» (15 septembre 1876).

une petite pièce de laine

La Vierge Marie, à l'exemple de son Fils, laisse souvent sur son passage un signe de sa visite en ce monde. On se rappelle l'image de la Vierge imprimée sur le tablier de Juan Diego à Mexico en 1531 (Notre-Dame de la Guadeloupe).

La Médaille miraculeuse laissée à soeur Catherine Labouré, dans la chapelle de la rue du Bac à Paris en 1830, nous est devenue très familière .

La source miraculeuse est un signe souvent renouvelé: Lourdes, 1858 à Fatima, 1917 et à Banneux, 1933.

À la neuvième apparition de Pellevoisin (9 septembre 1876) Marie soulève la pièce de laine qu'elle porte sur sa poitrine:«J'avais toujours vu cette petite pièce, sans savoir ce que c'était, car jusqu'alors je l'avais vue toute blanche. En soulevant cette petite pièce, j'aperçus un coeur rouge qui ressortait très bien. J'ai pensé tout de suite que c'était un scapulaire du Sacré-Coeur. Elle dit en le soulevant: J'aime cette dévotion» À la douzième apparition, le 1er novembre 1876, la Vierge portait encore le scapulaire.

Le jour de l'Immaculée Conception, 8 décembre 1876, Estelle s'entend dire:« Tu iras toi-même trouver le Prélat, et tu lui présenteras le modèle que tu as fait. Dis-lui qu'il t'aide de tout son pouvoir, et que rien de me sera plus agréable que de voir cette livrée sur chacun de ses enfants; ils s'appliqueront à réparer les outrages que mon Fils reçoit dans le Sacrement de son amour. Vois les grâces que je répands sur ceux qui le porteront avec confiance et qui t'aideront à le propager.»

Effectivement l'archevêque de Bourges, Mgr de la Tour d'Auvergne, reconnut, le premier, le scapulaire le 12 décembre 1876. Par la suite Léon XIII fit de même.

Estelle est reçue en audience par Léon XIII le 30 janvier 1900. Ce pape qui entre le 1er septembre 1883 et le 8 septembre 1901 a publié 15 encycliques sur le Rosaire, est bien informé sur les évènements de Pellevoisin. Il en profite pour demander des précisions sur les allusions de Marie concernant l'Eglise et la France.

Le 4 avril 1900, trois mois après l'audience d'Estelle, la Congrégation des rites, à la demande du pape, autorise officiellement pour l'Eglise entière, le scapulaire du Sacré-Coeur, tel que la Vierge le portait à Pellevoisin; Benoît XV ajoute: «Je crois que les origines sont bonnes et l'on peut dire que Pellevoisin est un lieu spécialement choisi par la Sainte Vierge pour y répandre ses grâces».(17 octobre 1915)

La fête de Lourdes se termine à Pellevoisin

Pellevoisin se déroule en toute simplicité et Marie fait participer Estelle à la vie céleste d'une manière très humaine. Souvenons-nous de ce passage où la Vierge affirme: «J'ai montré cette lettre à mon Fils»(16 janvier 1876).

C'est dans cette ligne que le 3 juillet 1876, à la toute fin de la journée, Estelle voit à nouveau la Sainte Vierge. Cette dernière arrive très tard et ne «reste que quelques minutes»; «je ne t'ai pas fixé l'heure à laquelle je devais revenir, ni le jour, je ne resterai que quelques minutes».

Ce soir, Notre-Dame a «l'humaine attitude» de quelqu'un qui veut absolument saluer son amie avant que le jour finisse, et lui dire le bonheur qu'elle a connu dans la journée. Marie semble arriver d'une réception importante et veut partager sa joie avec Estelle: «Je suis venue terminer la fête. Je ne savais pas quelle fête c'était. Je le demandai le lendemain à Monsieur le curé qui me répondit que c'était à Lourdes, le couronnement de Notre-Dame de Lourdes

C'est vraiment fête à Lourdes le 3 juillet 1876. Le cardinal Guilbert, archevêque de Paris, couronne la statue de Notre-Dame de Lourdes, en présence de 36 archevêques et évêques. Une visite à Pellevoisin, après une telle fête à Lourdes, montre non seulement une belle délicatesse envers Estelle Faguette, mais aussi le lien de parenté qui existe entre Lourdes et Pellevoisin.

Nous n'avons donc pas à diminuer l'un à l'avantage de l'autre. Marie ne compte pas le nombre de pélerins pour fixer l'importance du sanctuaire. Elle présente différemment son message pour s'adapter aux différences psychologiques qui existent parmi les humains.

un ex-voto

Dès la première apparition, le 14 février 1876, la Vierge signale qu'il faudra garder le souvenir de ces apparitions. En voyant la plaque de marbre blanc déposée devant elle, Estelle Faguette l'identifie comme étant un ex-voto, c'est-à-dire un témoignage de reconnaissance pour faveur obtenue.La première préoccupation d'Estelle, est de savoir où on placera cet ex-voto. «Mais ma bonne Mère où faudra-t-il le faire poser? Est-ce à Notre-Dame-des-Victoires à Paris, ou à Pellevoi...? Elle ne me donna pas le temps d'achever le mot Pellevoisin, qu'elle me répondit: À Notre-Dame-des-Victoires, ils ont bien assez de marques de ma puissance, au lieu qu'à Pellevoisin , il n'y a rien. Ils ont besoin de stimulants».

(Première apparition 14 février 1876). On voit ici, le souci de Marie de ne pas concentrer toutes ses grâces à la même place. Elle désire une répartition équitable; un peu à Paris, un peu à Pellevoisin, un peu à Lourdes, un peu à Pontmain...

À la cinquième apparition, il n'y a plus de question à se poser. Non seulement on sait que la plaque sera posée à Pellevoisin, mais tous les détails sont fournis très précisement. «Je voyais ma plaque, mais cette fois, elle n'était plus toute blanche.

Il y avait aux quatre coins, des boutons de rose d'or; dans le haut, il y avait un coeur d'or enflammé avec une couronne de roses, transpercé d'un glaive.

Voici ce qu'il y avait d'écrit:


J'ai invoqué Marie au plus fort de ma misère.
Elle m'a obtenu de son Fils ma guérison entière.


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le 16 septembre 2016